Dimanche 19 avril , de Palenque à Ocosingo , petite ville à 900 m d’altitude , à mi-chemin entre Palenque et San Christobal . Auparavant nous nous sommes arrêtés à Agua Azul , magnifique suite de cascades qui se déversent dans des vasques successives . Eau d’un bleu turquoise lumineux . C’est dimanche , il y a du monde , surtout des locaux qui viennent faire du barbecue et se rafraîchir . Nous nous sommes contentés de pique-niquer et avons repris une route très mauvaise et difficile .
PIQUE- NIQUE ET BAIGNADE DU DIMANCHE
Beaucoup de hameaux avec des ralentisseurs , nombreux et insupportables . Beau paysage de montagne , végétation tropicale et eucalyptus , maisons très pauvres et souvent des petites cabanes en bois . Nous avons fait très peu de kilomètres .
Lundi 20 avril , de Ocosingo à San Christobal de Las Casas , la mauvaise route continue , extrêmement pénible . Ce n’est qu’à une dizaine de kilomètres de San Christobal que l’on retrouve l’autoroute . Arrêt sur le parking du supermarché Chedraui . Pour aller en ville , on a pris un minibus .
SAN CHRISTOBAL DE LAS CASAS ( 250000 habitants ) la plus vieille cité espagnole de l’état du Chiapas , fondée en 1528 . Très beau centre ville , rues étroites et rectilignes , constructions basses et colorées . Très belle Andador ecclésiastico , c’est le nom donné à la rue piétonne qui traverse la ville du sud au nord . Visite malheureusement écourtée par un orage de grêle .
ON ATTEND LA FIN DE L’ORAGE
Mardi 21 avril , nous allons à dix kilomètres de San Christobal , à San Juan Chamoula ( 59000 habitants ). On s’arrête sur un grand parking destiné surtout aux bus touristiques . Juste en dessous s’étend le cimetière avec au milieu les ruines d’une église . On prend une large voie pavée qui descend vers la vaste place du marché et l’église , avec de chaque côté des petites boutiques pour touristes , vêtements , cuir, babioles , tissus exécutés par les indiens Tzotziles de la région . Le summum de la visite est la magnifique église blanche aux décorations vertes et bleues .On la photographie avec beaucoup d’application car il est formellement interdit de le faire à l’intérieur . Et malheureusement c’est là que tout l’intérêt se trouve . La belle église catholique au beau dallage clair a été débarrassée de tous ses meubles , le christ remplaçé par Saint Jean portant dans ses bras un mouton , l’animal sacré des Tzotziles . Les cloches sont par terre à l’entée . Le sol est entièrement recouvert d’aiguilles de pin ( très glissant ) , beaucoup de monde ( y compris des touristes ) , de brouhaha , d’incantations , de prières . Des familles en demi- cercle , agenouillées ou assises . Devant elles de petites bougies allumées et à leurs pieds des bouteilles ( au départ du poch , eau de vie locale , et maintenant du coca ou d’autres boissons gazeuses ) . Le fidèle communique avec le dieu , en lui offrant et en consommant lui même du poch ou du coca . Il n’en prend qu’une gorgée qu’il recrache pour évacuer les esprits maléfiques . Le coca aide beaucoup à la chose en provoquant des rots . Nous avons assisté au désenvoutement d’une femme avec une poule blanche qu’on a fait tourner autour d’elle . Quand l’animal a absorbé tous les maux , il est remis dans un petit sac et tué d’un coup sec . Pour un homme c’est un coq qui sert à la chose .
PHOTO DE CARTE POSTALE
Nous avons repris la route dans l’après-midi et cette fois c’est l’autoroute , car nous traversons des montagnes , nous en avions fait l’expérience de Palenque à San Cristobal . Nous voulons rejoindre la côte Pacifique et c’est encore très loin . Hier , nous avons d’abord traversé la capitale du Chiapas , Tuxtla Gutierrez ( 560000 habitants ) à 1000 kms de Mexico , grande ville moderne , inintéressante selon le guide du Routard , en tout cas moderne et c’est sans doute ce que les gens veulent même au Chiapas . Puis nous nous sommes retrouvés au milieu de régions très sèches et très chaudes , avec beaucoup de secteurs brûlés , et de nombreux petits foyers allumés . Aux abords de la côte , la végétation est redevenue tropicale et luxuriante . Nous nous sommes arrêtés sur le parking d’une station service très bruyante .
Mercredi 22 avril , nous sommes partis très tard , nuit difficile à cause de la chaleur et des moustiques . Nous continuons à longer le Pacifique , la route domine la mer , tout le long il y a des lagunes et salines .
Nous avons passé la région de Tehuantepec : la ville ( 40000 habitants ) et l’isthme qui sépare l’Atlantique du Pacifique par 225 kms à vol d’oiseau . La région de l’isthme est plate et venteuse , nous avons traversé une vaste aire d’éoliennes . A côté , sur la mer , s’étend Salina Cruz , une grande saline aux reflets roses .
Arrivée à Huatulco , larges avenues au gazon bien tondu , golf , nombreux hôtels . Station balnéaire créée ici dans les années 80 pour désengorger Cancun et Acapulco . Mais nous avons vu peu de touristes , la station a parait-il du mal à décoller . Nous nous sommes arrêtés sur un parking public , à deux pas de la mer et de la plage , totalement squattée par les chaises , tables et sun beds des restaurants qui occupent tout le bord de mer .
Jeudi 23 avril , petit tour sous les palapas ( paillotes ) pour prendre un verre : nous devons éditer notre blog . Après une heure de plage et un repas rapide , on a quitté la jolie place et la jolie plage de Huatulco pour aller vers Puerto Angel . Difficultés pour sortir de Huatulco , les routes sont barrées par des manifestations . Ensuite la route qui mène à Puerto Angel est très difficile et conduit à un tout petit port avec des maisons les unes sur les autres dans un capharnaüm incroyable . Impossible de s’arrêter , on continue vers Zipolite , immense plage battue par de puissantes vagues . Très beau site , le paradis des hippies , puis des nudistes , maintenant des gays . Mais on n’a pas vu grand monde . Là encore , impossible de se garer . On s’est arrêtés quelques kilomètres plus loin sur la route qui mène à Oaxaca.
PUERTO ANGEL
ZIPOLITE
Vendredi 24 avril , de l’embranchement de San Pedro Pochluta à Oaxaca (qui se prononce Oaraca ) . Très mauvaise route dans la sierra , beaucoup de virages , nombreuses traversées de villages avec des réducteurs de vitesse insupportables . Les pires que l’on ait rencontrés depuis l’Uruguay et que l’on avait vraiment découverts au Brésil . Beau paysage de forêts et puis à environ cent kilomètres de Oaxaca commence un environnement beaucoup plus sec tel qu’on se le représente au Mexique avec des cactus , des figuiers de barbarie , et des aloès . Par bonheur nous avions une adresse gps , ce qui nous a bien aidé pour traverser cette ville de 250000 habitants . Nous sommes ce soir sur le cerro ( colline ) del Fortin d’où nous avons une très belle vue d’ensemble sur la ville . Demain matin , nous descendrons l’immense escalier del Fortin pour aller visiter le centre ville .
Samedi 25 avril : OAXACA , capitale de l’état d’Oaxaca , à 500 kms au sud est de Mexico , s’étire dans une vallée perchée à 1500 m et entourée de montagnes . Belle ville coloniale , berceau d’une des plus anciennes civilisations préhistoriques , celle des Zapotèques qui compte deux sites très importants dans les environs . Nous n’avons pas vu grand chose du zocalo très perturbé par des occupations de manifestants qui paralysent tout le centre . Ils réclament la libération immédiate d’un leader politique qui se bat pour plus de justice fiscale et demande la suppression de l’impôt pour les petits contribuables .
SANTO DOMINGO
LA CATHEDRALE ET SA FACADE BAROQUE ( début XVIII s )
L’EAU AU MEXIQUE N’EST PAS POTABLE
LE MEXIQUE EST LE PAYS DES PEINTURES MURALES
Dans l’après-midi , visite d’un site important à 10 kms : Monte Alban . Il se situe à 2000 m , et domine toute la vallée d’Oaxaca . La cité de Monte Alban commence à jouer un rôle politique 800 av JC , mais elle a connu son apogée entre 350 et 550 ap JC . Grand centre politique , économique , culturel et spirituel , elle a été aussi le centre d’études astronomiques et scientifiques du monde Zapotèque . Le centre cérémoniel , se compose d’une esplanade d’environ 300 m sur 200 m , occupée par une douzaine de bâtiments et de plates-formes .
Le jeu de pelote servait à commémorer les cycles de la vie et les saisons . Comme tous les jeux de pelote de la région il n’a pas d’anneaux sur les côtés . Les Zapotèques faisaient sans doute passer la balle par la pierre ronde au centre du terrain .
Los Danzantes : on a longtemps cru que les dalles sculptées de figures humaines trouvées dans l’édifice qui porte leur nom représentaient des danseurs . Mais la plupart des archéologues estiment maintenant qu’il s’agit de captifs , chefs de cités voisines soumises et destinés au sacrifice .
Après la visite à Monte Alban , direction Mexico , par l’autoroute à péage .