Nous sommes de l’autre côté du Paso de Jama ( 4230m ) la ruta 9 cède la place à la CH 27 . Nous sommes au Chili . L’entrée dans ce pays , toujours redouté à cause de la sévérité du contrôle sanitaire , s’est une fois de plus bien passé parce qu’il n’y avait rien à trouver . Et nous avons pensé que les douaniers chiliens étaient plutôt sympathiques . Nous les avions vus dans d’autres occasions avec leurs chiens très impressionnants . C’est l’un deux qui nous a appris presque en direct l’abominable attentat islamiste de Paris . Après le paso , la route continue au milieu de paysages toujours aussi magnifiques et peu à peu elle recommence à monter . Nous sommes au milieu de montagnes roses et grises , de lagunes avec des touches de noir . Nous sommes allés jusqu’à 4837 m . Guy était très content d’être arrivé là sans problèmes pour lui même et pour le camping-car .
PASSAGE A 4837 M
A droite , nous longeons la Bolivie et nous apercevons au pied du géant de la région , le volcan Licancabur ( 5916 m ) , la Laguna Verde .
En quechua , volcan du peuple , il domine toute la région de San Pedro d’Atacama de son cône parfait . Il semble ne pas être redouté des gens d’ici , son cratère étant occupé par un lac gelé . La descente sur San Pedro est très directe , 10 kms pratiquement sans virages avec de nombreuses zones de refuge . Lorsque nous arrivons à l’oasis de San Pedro nous sommes à 2500 m.
SAN PEDRO D’ATACAMA : gros bourg qui se pavane au milieu du célèbre désert . Très à la mode en ce moment . Les touristes dont nous sommes s’y pressent pour faire de nombreuses excursions . C’est un point obligé au milieu du désert . Rues étroites , souvent piétonnes , nous avons pu cependant nous arrêter sur une grande place et nous y avons établi notre bivouac juste en face du majestueux Licancabur . San Pedro , malgré ses cohortes de touristes est agréable à visiter . Une place centrale ombragée très jolie , avec des bancs où se reposent les gens , des restaurants , des bars avec terrasses tout autour , une très belle et vieille église en pisé avec la charpente en cardon ( bois de cactus ) actuellement en restauration .
OASIS DE SAN PEDRO ET LE LICACANBUR
Nous avons fait la plupart des excursions possibles avec un camping-car , celles requérant un 4/4 nous n’y sommes pas allés .
Jeudi 8 janvier , première visite à 5 kms de San Pedro , la Vallée de la Lune . Parcours de 12,5 kms dans un canyon sur une bonne piste avec quelques montées sévères . Le site le plus saisissant , une dune , la Duna Mayor de couleur taupe sur laquelle il est interdit de monter . Elle est magnifique de pureté et sépare deux petites vallées qui blanchissent après la pluie ( le sel de la terre ) . Au bout de la vallée trois concrétions rocheuses sensées représenter le christ entouré de trois représentations de la vierge : las Tres Marias .
L’après midi nous partons allègrement vers la lagune Cejar . Et pourtant nous allons prendre le long du salar une mauvaise et longue route de terre . Sur place une surprise désagréable , l’entrée est à30000 pesos par personne soit plus de 40 euros . D’habitude les prix s’élèvent à 2000 , 2500 pesos soit environ 3 euros . Et cela parce qu’on s’y baigne comme dans la mer morte dans une eau saturée de sel . C’est très amusant , nous l’avons déjà fait , mais là nous n’en avons plus envie . C’est trop cher . Ensuite il faut se rincer , le sel est très tenace . Et ce qui manque le plus dans le camping-car c’est l’eau .
LAGUNA CEJAR
Vendredi 9 janvier , nous prenons la direction de la lagune de Chaxa en passant par le petit village de Toconao ( 38 kms au sud de San Pedro ) . Village de 800 habitants qui vivent dans des maisons de pierres blanches volcaniques . L’église , construite en 1750 , possède un joli clocher blanc séparé de l’église elle même . La charpente et l’escalier en colimaçon sont en bois de cactus . Un canyon assure l’apport en eau indispensable à la vie du village .
Nous poursuivons vers la lagune de Chaxa qui est une réserve de flamants , 24 kms plus au sud . Lorsque nous arrivons sur le site , la lagune resplendissant dans le soleil , la montagne en arrière plan , c’est trop magnifique ! Les flamants , on les trouve ¨un peu maigres ¨ ( la colonie comporte assez peu d’individus ) mais lorsqu’on les observe de plus près ils sont merveilleux de grâce . Les flamants de James à la livrée très claire et aux pattes rouges et les flamands du Chili aux genoux roses et au bec noir sont ravissants . Se nourrissant sur le plan d’eau en journée , le soir , ils regagnent d’autres lacs préservés de la présence humaine . Entrée 2500 pesos par personne , très très joli malgré le petit nombre .
Au retour , nous nous sommes arrêtés à l’entrée de l’ALMA , l’observatoire radio astronomique le plus grand de la planète ( on y compte 66 radio- télescopes inter reliés ) . Il se situe sur le plateau de Chajnantor à 5000 m d’altitude . Les bâtiments de fonction sont visibles de la route mais les instruments se cachent plus haut derrière la montagne .
Samedi 10 janvier , promenade le matin à San Pedro , courses . L’après-midi visite à la Valle de la Muerte . Au coeur de la Cordillera de la Sal , un petit canyon torturé par l’érosion , débouche sur des roches découpées par le vent . On y voit les lignes blanches de calcaire océanique rappelant qu’ici il y a des millions d’années tout était recouvert par l’océan .
Pourquoi San Pedro est-elle une oasis ? Son eau provient de deux rios dont l’un prend sa source sur le versant ouest du volcan Licancabur et l’autre à 70 kms au nord , près de la frontière bolivienne . Ces rios sont alimentés par les orages de l’été austral dont la totalité des eaux est capturée par des canaux d’irrigation qui existent depuis longtemps .
Dimanche 11 janvier .
Après une petite toilette du camping-car ( un canal d’irrigation passe tout à côté du bivouac ) nous prenons la direction du nord vers Calama . Alors là , c’est le désert comme nous pensions qu’il était avant d’y venir . De la terre , du sable , des roches nues , une couleur indéfinissable de poussière . Belle route , beaucoup de circulation , nous n’en avions plus l’habitude .
CALAMA : grosse ville de 138000 habitants . Au premier abord une ville taillée au couteau , Toutes les maisons sont derrière des grilles , beaucoup de tags , de peintures agressives , de crasse . Et puis nous sommes allés y faire un tour à pied . Il y a une place centrale comme dans toutes les villes ici , pas si mal avec à une extrémité un monument en l’honneur de la mine . Ici c’est une grande région de mines .Et finalement le centre nous a paru assez sympathique . En ce moment tout tourne autour du DAKAR . Le soir bivouac dans un camping poussiéreux ( c’est normal ) , rudimentaire et en plus cher ( 13 euros ) .
STAND DU DAKAR
Lundi 12 janvier : repos .
NOS VOISINS NEO-ZELANDAIS AU CAMPING
Mardi 13 janvier : la mine de cuivre de Chuquicamata . Elle se trouve à 16 kms au nord de Calama . La visite commence à Calama dans un bureau de la Codelco qui la dirige . Après un speach très long , on nous emmène à la mine en minibus . L’entrée est gratuite mais il faut faire un don pour l’aide à l’enfance . Plus grande mine à ciel ouvert du monde , elle contient 13% des réserves connues et elle dessine un cratère de 5 kms de long , 4 de large et 1 de profondeur . Nous avons commencé la visite en traversant une ville fantôme , celle que les employés de la mine habitaient jusqu’en 1997 et qui a été fermée pour cause de pollution responsable de troubles graves de la santé . Ils habitent Calama maintenant . Ensuite nous sommes montés au bord de l’immense trou . C’était très impressionnant de voir les camions aux roues de 4 m de diamètre remonter parfois avec difficulté jusqu’à 400 T de minerai . La mine ouverte en 1915 sous la direction d’une famille américaine fut nationalisée en 1971 par le gouvernement de S.Allende . Ce dernier prit cette décision à la suite d’un entretien avec le Che ( Guevara ) qui avait été choqué lors d’une visite à la mine par le mauvais traitement infligé aux indigènes indiens . Pinochet au pouvoir n’osa pas revenir sur cette nationalisation . Et la société Codelco qui gère la mine et une autre tout aussi importante est le premier contribuable de l’état chilien . On le sent dans la façon un peu suffisante dont la visite est menée . Et pour cause , le Chili est le premier producteur de cuivre du monde avec 39% de la production mondiale et des réserves pour 200 ans .