Mardi 28 octobre , franchissement de la frontière ( le Parana ) , entre le Paraguay et l’Argentine par le grand et beau pont qui sépare Incarnacion de Posadas , passage de douane sans difficultés , mais les difficultés nous allons les rencontrer lorsqu’il s’agit de trouver un arrêt à Posadas . Nous tournons longtemps mais Guy ne veut pas quitter Posadas sans avoir contracter une assurance pour le camping-car , obligatoire en Argentine . Nous finissons par trouver un posto très agréable à la sortie de la ville .
Mercredi 29 , ce matin retour à la compagnie d’assurance Seguros Rivadavia ( Junin 2103 , Posadas ) le camping –car est assuré au tiers , coût pour 3 mois 120 euros . Nous ne bénéficions pas du Mercosur le véhicule étant immatriculé en dehors .
DANS LES RUES DE POSADAS
Au départ travaux autoroutiers importants . Belle campagne , des bois , des cultures , des pâturages . Des clôtures s’étendent tout le long de la route et de chaque côté . De temps en temps des espaces de cerrado où broutent d’énormes troupeaux de bovins et parfois des moutons mais en moins grand nombre . Nous croisons aussi de nombreuses plantations d’eucalyptus et pins . Arrêt en pleine campagne dans un posto . Il a fait une chaleur torride toute la journée . Vers 23h , un orage très violent libère des trombes d’eau . Déplacement du camping-car en pleine nuit pour ne pas être pris au piège . La température est passée de 42dg à18dg .
Jeudi 30 octobre , la route 14 ou plutôt l’autoroute vers Buenos Aires longe un bon moment le rio Uruguay qui fait la frontière entre l’Uruguay et l’Argentine . A un certain moment , une flèche à droite signalant Yapeyu , cité historique que nous avions totalement zappée, nous interpelle . Le guide Lonely Planet confirme ¨ vaut le détour ¨ . Il s’agit d’une petite bourgade ( depuis notre départ de Posadas la région est très peu habitée ) qui est le siège de la mission jésuite la plus méridionale de l’Argentine et dont il ne reste que quelques cailloux .Par contre , le général José de San Martin , libérateur de l’Argentine , du Chili et du Pérou , y est né . En Argentine , pas une ville qui n’ait sa place , sa rue ou une statue de San Martin . Un musée un peu rococo a été bâti autour des ruines de la maison natale et au fond du parc , se dresse la statue du général ( fort bel homme ) . Et Guy se dit c’est celle que je voyais à Boulogne-sur-mer lorsque j’allais avec mes parents rendre visite à ma famille paternelle .Et en effet, c’est bien du même homme dont il s’agit . Après ses exploits contre les espagnols San Martin a connu des revers de fortune . Il a fini sa vie en exil à Boulogne-sur-mer , pauvre et ignoré . Mais les générations suivantes lui on t rendu justice et il est devenu leur héros national . Sur le livre du musée , Guy a signé : un Martin dont le père est né à Boulogne-sur mer .
Le reste de la journée se passe au milieu des champs d’oranges et de mandarines . Il y a des marchands tout au long de la route . Nous achetons trois filets de 6 kgs ( 3 euros le filet ) . Arrêt à Concordia capitale de la région et des agrumes
Vendredi 31 octobre , arrêt à Colon , annoncée très jolie sur le guide , destination fluviale la plus prisée des vacanciers argentins . l’animation se concentre sur la plaza San Martin et on se retrouve en plein centre au raz de l’uruguay en crue . Le temps est très mauvais , pluie ,vent . On va faire le blog du Paraguay .
JACARANDAS A COLON
BIVOUAC AU BORD DE L’URUGUAY
Samedi 1 novembre : vers Buenos Aires , 330 kms . Arrêt à Gualegaychu , une autre ville prés du rio très fréquentée par les argentins. Comme Colon et Concordia , elle a profité des nombreuses nappes aquifères de la région pour créer des établissements thermaux . Malheureusement ,le superbe parc le long de l’uruguay est inondé nous arrêtons sur un endroit pas trop mouillé et la visite s’arrête là . A la sortie de la ville un magasin Carrefour . Demi tour , on a beaucoup de courses à faire mais l’arrêt ne dure pas longtemps . Le magasin est submergé de monde et les queues sont tellement irréelles qu’on se demande si on n’a pas rêvé . Les courses ne seront pas faites .
Bientôt on traverse la région du delta du Parana , sorte de Camargue mais en beaucoup plus grand . Le Parana se divise en multiples bras et va rencontrer l’Uruguay pour former le rio de la Plata . Tout au long de la route nous voyons des oiseaux dont le paradis est le delta . Nous voulions nous arrêter à Tigre mais la campagne tout au long de l’autoroute est inondée . Arrêt pour la nuit dans un posto à Zarate , port sur le Parana . Tempête toute la nuit .
Dimanche 2 novembre : Buenos Aires est à 78 kms , comme hier , vent , pluie , campagne inondée .
Par bonheur , grâce aux informations de camping-caristes venus ici il y a 2ans , nous savons où nous diriger dans cette ville très étendue , nous allons à Puerto Madero le port de plaisance .
BUENOSAIRES :
3 millions d’habitants et environ 13 millions pour l’ensemble de l’agglomération ( l’Argentine a 41 millions d’habitants pour une superficie de cinq fois la France ) . La ville s’est installée le long de l’estuaire sur environ 200 kms . Déclarée capitale du pays en 1880 , elle a nagé dans l’opulence jusqu’au krach de 1929 grâce à ses exportations agricoles ( de viande bovine surtout ) . Les parcs , les bâtiments administratifs , le métro datent de la fin du 19°siècle . Ville cosmopolite , aujourd’hui , c’est une cité à deux vitesses avec ses quartiers riches du centre et ses maisons de tôles des villas ¨miserias ¨ à quelques kilomètres .
Nous nous sommes rendus au centre du coeur battant de B.A : La Plaza de Mayo , appelée ainsi en hommage au 25 mai 1810 , jour de la formation du premier gouvernement argentin indépendant après l’expulsion des espagnols . Le bâtiment le plus connu est la Casa Rosada , palais du gouvernement . Du côté qui fait face à la place , de nombreux politiciens ont harangué les foules . Tous les jeudis à 15h30 , les madres de la Plaza de Mayo , surnommées les ¨Folles de Mai ¨ avec leur foulard blanc représentant les langes de leurs enfants disparus , enlevés au moment de la dictature , s’y retrouvent pour réclamer justice et reconnaissance .
Le Congresso : siège du sénat et de la chambre des députés, édifié en 1907 sur les plans d’un architecte italien . Il rappelle le capitole de Washington .
Autre endroit très fréquenté et sympathique la Calle Florida , une rue piétonne très longue qui débouche sur la place San Martin , la rue la plus commerçante de la ville : grandes galeries marchandes , magasins chics qui attirent les classes aisées et les touristes . Cette année nous n’avons pas vu de danseurs de tango mais nous avons entendu ¨cambio ¨ ¨cambio ¨ . L’économie est à deux vitesses , le change officiel et le change au ¨noir¨ qui est devenu une institution . Officiellement l’euro est 10,6 pesos et au noir à 15,5 . Il est donc très judicieux de venir en Argentine avec des euros ou des dollars .
Recoleta : le quartier chic par excellence . On est tout de suite séduit par les immeubles de style européens , les parcs luxuriants , les musées . On a fait un tour rapide de l’immense musée des beaux arts : le rez de chaussé et ses peintres impressionnistes ( il y a un très joli Berthe Morisot ) mais le clou du quartier c’est le cimetière . Splendide portail . Véritable petit village qui abrite de somptueux caveaux combinant luxe et solennité . En bref , les dépouilles des grandes familles et entre autre la tombe d’Eva Duarte Peron , femme du chef d’état Juan Peron , adorée des argentins qui l’appelaient Evita ( elle a beaucoup oeuvré en faveur des pauvres et des femmes ) et décédée à 33 ans d’une leucémie .
Au bout du port vers le sud le quartier populaire de La Boca . Les immigrants espagnols , polonais , allemands puis italiens s’y sont installés vers 1880 . Ils travaillaient dans les nombreuses boucheries pour l’exportation du boeuf . Après avoir repeint les bateaux , les habitants du port utilisaient les surplus de peinture pour peindre leurs maisons de tôles ondulées . Cela a donné un quartier unique , très joli et en même temps émouvant . C’est dans ce quartier qu’est née une danse très sensuelle dansée au départ entre hommes , les émigrés venaient seuls , sans femmes , en quête d’une réussite sociale . Puis le tango a été chanté , les thèmes privilégiés sont ceux de la vie , amour , violence , fatalité , pauvreté , nostalgie . Nous ne sommes pas allés à un diner spectacle de tango par manque de motivation mais beaucoup de gens le sont et le tango est une grande attraction de Buenos Ares . Quand à La Boca , les commerçants en ont trop fait , boutiques de frivolités qui n’ont rien à voir avec le quartier , vêtements bas de gamme , maisons surchargés de personnages en carton pâte . Ils sont en train de gâcher avec une exploitation démente du tourisme leur beau quartier .
A la Boca , il y a aussi La Bombonera , le stade de Boca Juniors l’un des clubs de foot-ball de Buenos Aires et ancien club de Maradona .
Le port : Puerto Madero ,c’est ici que nous avons atterri dimanche sous la pluie . Nous nous sommes installés le long du quai avec en face les anciens entrepôts transformés en bars et restaurants chics . Créé pour les bateaux de marchandises , le port s’était révélé très tôt trop petit . Un nouveau port , Puerto Nuevo fut fondé, toujours en activité aujourd’hui . Et Puerto Madero inutile devint un des quartiers les plus famés de Buenos Aires . Il y a une dizaine d’années la municipalité a réhabilité les anciens docks à la manière de Liverpool et Anvers . Et cela a donné un nouveau quartier avec des immeubles plutôt réussis .
FRAGATA PRESIDENTE SARMIENTO
PASSERELLE PUENTE DE LA MUJER
Gardien de chiens est une activité très recherchée à Buenos Aires mais pas de tout repos .
Nous terminons notre visite de Buenos Aires par la Plaza San Martin et l’imposante statue du général . Place élégante entourée d’immeubles de style européen , de magnifiques arbres , magnolias , cèdres , palmiers , et les adorables et superbes jacarandas dont tout Buenos Aires est couvert en ce moment .
Nous nous sommes déplacé souvent à pied et facilement en bus et en métro, ce qui nécessite l’achat d’une carte magnétique dans un kiosco , carte qui est rechargeable dans les entrées du métro (prix d’un trajet : 0,50 euros ) .
Samedi 8 novembre , départ sous le soleil , autoroute du sud vers la côte . Beaucoup de champs de maraîchage pour alimenter le ventre de la capitale , nous sommes dans la pampa qui commence à la sortie de Buenos Aires et s’étend jusqu’à Bahia Blanca , le début de la Patagonie . La pampa , c’est à dire la terre plate selon un mot indien , qui s’étend à perte de vue avec des troupeaux de vaches mais aussi de chevaux . Nous traversons beaucoup de terres marécageuses . Arrêt à Santa Thérésita petite station balnéaire , plutôt jolie . Le matin avant de partir nous allons sur la digue dont l’entrée est payante ( 2euros ) .Il y a un vent froid et cependant de nombreux pêcheurs dont certains avec des épuisettes .
Dimanche 9 novembre , on continue à suivre la côte , Mar de Ajo , Pinamar , Ostende , stations chics avec beaucoup de verdure . Arrêt à Mar Chiquita située à l’ entrée d’une lagune de 35 kms . Installation au bord de l’estuaire .
Lundi 10 novembre , après 30 kms nous voyons apparaître au loin une ligne de ciel assez jolie , celle de Mar del Plata ( 650000 habitants ) la grande ville de la région . Nous nous arrêtons pour déjeuner en plein centre au dessus de la mer . Petite sortie à pieds vers le centre , un peu vide on est encore hors saison . Nous avons lu dans notre guide que Mar del Plata qui tenait la vedette il y a vingt ans a été un peu déclassé par Punta del Este ( Uruguay ) ou plus près par Pinamar . Mais Mardel, comme ils disent , reste encore parmi les stations adorées des argentins .
MAR DEL PLAT
Notre route entre Mar del Plata et Necochea est jalonnée de silos rappelant que nous sommes dans une grande région céréalière .
Mardi 11 novembre : Necochea assez grosse ville ( 92000 habitants ) station balnéaire pas très élégante mais qui bénéficie de 70 kms de front de mer et offre les meilleures vagues du littoral attirant les surfeurs toute l’année . Après avoir fait le blog et les courses nous décidons de partir, direction Bahia Blanca. Au bout de 10 kms , déviation , route coupée par des inondations . Le détour est de 130 kms et nous amène à Benito Juarez où l’on bivouaque .
NECOCHEA
Mercredi 12 novembre , on a repris la route 3 pour Bahia Blanca où l’on a vainement cherché la mer (Bahia Blanca est le port militaire de l’argentine ) . Traversée à Pedro Luro du rio Colorado qui fait la frontière entre la pampa et la Patagonie . Arrivée à la nuit à Viedma et bivouac en pleine ville au bord du rio Negro .
Jeudi 13 novembre : dès 8h nous prenons la route de Balneario el Condor situé à 30 kms , à l’embouchure du rio Negro et qui abrite dans les anfractuosités de ses falaises la plus importante colonie de perroquets au monde , avec 35 000 nids .